Aujourd’hui c’est notre dernier jour à Bénarès. Nous nous sommes levés à 4h45, voir le lever du soleil sur le Gange en barque. Chaque moment est un moment de découverte, notre regard croise toujours quelque chose à observer, au détour d’une ruelle, sur les ghâts ou en ville : Le bain des buffles, les ablutions, les cérémonies religieuses en pleines rue, les files d’attente énormes pour entrer dans le temple, les prières, la livraison du bois, la préparation du corps,  les crémations, les orpailleurs qui récupèrent l’or des bijoux ou des dents dans les cendres, les chiens qui attendent près du bûcher…toutes ces choses que l’on a vues, vécues et ressenties pendant ce fabuleux voyage resteront imprégnées en nous…

Ce soir, nous prenons l’avion pour Delhi, et demain sera le grand retour de deux Indiens heureux…

Ce matin lever à 6h15, nous voulions voir le rite des ablutions au petit matin, nous n’avons pas été déçus. Il y avait quantité de personnes sur les ghâts, tous viennent ici pour prier, laver leurs âmes ou se laver tout court…le rite veut que le pèlerin fasse une offrande, s’immerge entièrement par 3 fois puis boit une gorgée du Gange, le fleuve sacré. Tout cela est fascinant à regarder, et partout, il y a quelques choses à voir. Au cours de nos balades en ville, nous découvrons un dentiste qui reçoit ses clients assis par terre, sur le trottoir, il anesthésie ses patients, puis arrache les dents, donne le compte exact de médicaments. A côté de lui, le prothésiste prend les empreintes, puis fabrique les appareils. Sur les ghâts, les pèlerins se font raser les cheveux avant leurs ablutions. Nous avons été au ghâts des crémations. Là aussi, il y a un rituel immuable. La famille arrive en portant le défunt sur un brancard fait de bambou. Les femmes sont enveloppées dans un linceul rouge, les hommes en blanc, les enfants et vieillards en jaune. le corps est immergé quelques secondes dans le Gange, puis ramené sur la berge. La famille enlève le linceul du visage et verse de l’eau du Gange dans la bouche du défunt. Le corps est ensuite emmené sur le bûcher, le fils ainé ou l’homme le plus proche du défunt fait 5 fois le tour du corps en priant. Il allume le feu, la famille est là, réunie. A la fin de la crémation, le fils fracasse la crane du défunt pour que son âme puisse aller directement au paradis. Sa caste indique quel place il doit avoir sur la berge du Gange, plus il est pauvre, plus il est incinéré près du fleuve, les plus riches ont même un droit à un autel un peu en retrait de la berge. Demain, nous irons sur le Gange en barque, voir le lever du soleil, les ghâts à l’aurore, avec les ablutions, mais avec une vue différente…

Le choc à l’arrivée de Bénarès, avec une chaleur écrasante en sortant de l’avion, ici pas question de se baigner, même pas le doigt de pied…nous avions demandé à notre guest house de venir nous chercher à l’aéroport. C’est bien pratique, car ici plus qu’ailleurs les taxis ou rickshaws ont la fâcheuse manie de vous emmener dans un hôtel de leur convenance, là où il sera commissionner…pour être sûr  d’arriver au bon endroit, il vaut mieux que les hôtels envoient une voiture chercher leurs clients. La voiture nous à laissés à 5 bonnes minutes à pieds de notre guest house. Les ruelles sont impossibles à circuler pour les rickshaws ou taxis. Notre hôtel donne sur les ghâts du Gange, ces escaliers qui descendent dans le Gange et permettent aux pèlerins et aux habitants de se laver, de prier en faisant leurs ablutions, en lavant leurs linges…etc. le spectacle est surprenant, voir les gens se baigner, prier, se réunir en famille, toutes ces fleurs (surtout des œillets d’Inde) tressées en collier, étalées par terre pour faire comme un lit pour les cérémonies. Et que dire de ces petites bougies qui flottent sur le Gange par centaines, la nuit venue. Les gens font une prière et déposent ces bougies sur le Gange au grès du vent.

Après  plus de 8 heures de train, nous voilà à Bombay, mégapole de plus de 15 millions d’habitants. Nous avons la chance d’arriver en pleine nuit et ainsi d’éviter les embouteillages monstres. En sortant du train, nous sommes assaillis par des chauffeurs de taxis, (pas officiels) qui ne cessent de nous harceler, et ce, jusqu’au guichet de taxi pré-paid (officiel cette fois ci). Il faut que je me fâche pour qu’ils nous laissent…nous allons directement à l’aéroport, notre vol  est à 11h20, direction Bénarès, avec escale à Delhi.

Nous sommes un peu tristes aujourd’hui, c’était notre dernière journée à Benaulim. Ici c’est un peu chez nous, Benaulim est un petit village où tout le monde se connait. Le sourire, le bonjour, l’accueil de chacun nous a touchés, mais nous savons que tous nous attendent l’année prochaine… demain, nous prenons le train pour Bombay, avant de reprendre l’avion mardi pour Benarès.

l'equipe de Domnick

23 mars

Hier soir, nous avons passé une superbe soirée chez Domnick, sur la plage. Apéritif avec coucher de soleil romantique, soirée dansante avec DJ et musiciens pour danser jusqu’au bout de la nuit…danser sur la plage avec un décor sublime, photophore sur les tables, et tables espacées toutes proche de la mer pour plus d’intimité. Dernière soirée dansante chez Domnick, ça aussi, ça va nous manquer…

Nous sommes allés ce matin pour la dernière fois sur le marché de Margao. C’est toujours un vrai plaisir que de prendre le bus, avec cette ambiance, le receveur qui vous fait comprendre d’un claquement de langue ou de doigt, qu’il est temps de payé. Sa façon de faire régner l’ordre dans le bus ou de faire de la place. Certains jours, il y a tellement de monde, que la porte ne ferme pas.  Les Indiens ont la fâcheuse habitude de se coller à vous et dans un bus quand il n’y a plus de places, il y en a encore. Le receveur fait avancer les gens vers le fond du bus avec autorité, et tout le monde s’exécute sans broncher. Nous pensons qu’ils sont payés au pourcentage, car les bus ne partent que s’ils sont pleins. Sur la route, c’est à celui qui passe le premier pour essayer de faire monter le plus de gens possible. Deux bus qui se suivent, c’est la course assurée, ils feront tout pour se doubler, pour arriver le premier à l’arrêt de bus et ainsi prendre les gens qui attendent. Tout cela va nous manquer…

Ces derniers jours nous avons fait pleins de rencontres chaleureuses et authentiques. Nous avons tout d’abord fait la connaissance de Shiva, un Indien d’une quarantaine d’année, de sa femme et de ses trois enfants, (deux garçons de 17 et 11 ans et une fille de 9 ans). Shiva parle plusieurs langues dont le Français. Nous avons passé des moments inoubliables chez lui avec sa famille. C’est un homme cultivé grâce à qui nous comprenons mieux l’Inde et ses traditions. Nous avons même pris des cours de cuisine Indienne, mélange de tout un tas d’épices connus et inconnus. Cette matinée passée à ses côtés en compagnie de sa femme à cuisiner et emplie de bonne humeur, de sourires et d’authenticité nous a comblés. Nous avons rencontré Nana et Jean-Paul, un couple de Français qui habite notre région avec qui nous rions beaucoup. Et puis que dire de Domnick, restaurateur sur la plage de Benaulim, qui a toujours le sourire, toujours un mot gentil. Ici nous sommes chez nous…mais nous avons entamé notre dernière semaine à Benaulim et voulons profiter au maximum de nos derniers jours ici. Lundi 26 mars, direction Bombay par le train, le 27 nous prenons l’avion direction Bénarès, ville Sainte où les Indiens viennent mourir, prier, se purifier dans le Gange. Bénarès, maintenant appelé Varanasi,  est aussi important pour l’Hindouisme, que La Mecque pour l’Islam ou Le Vatican pour les Catholiques. Nous ne reviendrons pas indemnes de cette visite.

De retour sur Palolem Beach, après  2 heures de trajet en bus, nous avons décidé de pousser un peu plus loin, au sud vers Patnem Beach. Grande balade, déjà pour traverser la plage de Palolem , contourner le village de pêcheurs à Colomb Beach, pour enfin arriver à Patnem. Nous avons traversé des sentiers avec des panoramas superbes. Patnem un peu plus paisible que sa voisine Palolem, quelques paillottes et restaurants, mais ce n’est pas  l’abondance.  Le pied quoi ...

Nous sommes partis assez tôt ce matin pour Margao,  pour prendre la correspondance pour le fort de Cabo de Rama dans le sud de Goa. En attendant le bus, nous avons pris un chai et de petits friands aux légumes et aux oeufs, un vrai délice… comme d’habitude nous étions les seuls touristes parmi les chauffeurs de bus et mécaniciens à faire une petite pause. Après une heure trente de bus, nous sommes arrivés à Cabo de Rama, devant l’entrée de l’ancienne  forteresse Portugaise en ruine. A l’intérieur, juste une petite église et les vestiges du fort. Balade le long du chemin de ronde avec une vue splendide sur la côte. Fin d’après-midi baignade, sur la plage de Benaulim.